dimanche 13 septembre 2009

Histoire des arts : Otto Dix, témoin des souffrances du front.


Cette quête obsessionnelle a donné à l’historien des témoignages saisissants sur la vie quotidienne déplorable des soldats, comme un équivalant graphique aux témoignages de guerre écrits (Le feu, A l’ouest rien de nouveau), d’autant plus précieux que peu d’images photographiques de l’époque montraient la réalité des tranchées dans la presse illustrée, à cause de la censure. Ces dessins (300 au total) contredisent en outre les affiches officielles de propagande, qui présentent de façon mensongère des guerriers juvéniles et valeureux, prêts à partir au combat. Les croquis de Dix ont aussi permis de représenter l’impact d’une nouvelle forme de guerre sur le corps des soldats (mutilation, désintégration des organismes). Si des photographies prises par certains soldats en quête de spectaculaire et d’un trophée facile sur le corps de l’ennemi circulent au début de la guerre, elles sont vite interdites et censurées par l’autorité militaire, afin de ne pas atteindre le moral de l’arrière. Ici, l’art d’un seul peintre rend mieux compte de la vérité des tranchées que les images de la presse et de l’état.

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